Updated 12/06/20

Comprendre les sociétés contemporaines de l’espace tropical et méditerranéen en privilégiant l’analyse des dynamiques qui les traversent constitue le principal objectif des équipes de recherche associées à la thématique Populations.

Les recherches menées abordent les enjeux de société de façon interdisciplinaire, avec pour ambition d’en montrer les implications et la pertinence à la fois pour les pays dits « du Sud » et ceux dits « du Nord ».

Elles ont en commun un souci de compréhension des dynamiques des sociétés dans leur diversité, une connaissance approfondie des terrains et une approche à différentes échelles.

Trois grands enjeux mobilisateurs

  • Mutations, adaptations et résistances des sociétés humaines

    Les sociétés contemporaines des régions tropicales et méditerranéennes sont profondément affectées par le processus de mondialisation, d’une part, et par les changements induits par les activités humaines dans les relations entre les sociétés et leurs milieux, d’autre part. Parmi ces transformations figurent notamment des phénomènes de recompositions identitaires, territoriales et sociales ; une mobilité et une circulation accrue des hommes, des biens et des idées ; un accroissement des inégalités ; de nouvelles formes d’exclusion et de réussite sociale, de violences et de conflits ; de nouveaux enjeux dans les relations à l’environnement ; etc. Ces recompositions influencent à leur tour la stabilité des sociétés, la durabilité des écosystèmes, ainsi que la sécurité et le bien-être des populations. Elles révèlent aussi des vulnérabilités et des capacités de résilience différenciées. Ce sont l’ensemble de ces processus que les chercheurs du département SOC étudient, en collaboration avec leurs partenaires du Sud.

     

  • Notion de développement

    Au-delà de la compréhension des dynamiques à l’œuvre au sein des sociétés contemporaines, il importe également de renouveler une réflexion sur ce qu’est aujourd’hui une recherche pour et sur le développement. Celui-ci ne peut plus en effet s’appréhender simplement comme un processus de rattrapage dans une optique de coopération « vertueuse » nord-sud. D’un côté, on assiste à l’apparition de réseaux entre pays « du Sud » qui témoignent de nouvelles lignes de force dans la recherche et la coopération internationales. De l’autre, la distinction entre les « Nords » et les « Suds » se démultiplie et se redéfinit au travers d’un certain nombre de processus aujourd’hui partout à l’œuvre. Par ailleurs, l’image du développement est brouillée par l’importance accordée aux notions de durabilité et de soutenabilité, l’essor des pays émergents et de relations internationales multipolaires, le rôle des activités humaines

  • Interdisciplinarité et partenariat

    Les scientifiques de l’IRD poursuivent des recherches impliquées (davantage qu’appliquées) dans et pour les sociétés de la zone tropicale et méditerranéenne, où se concentre la majorité des pays les plus pauvres. Ils travaillent en partenariat sur le long terme avec des scientifiques du Sud ; ils contribuent aux objectifs du développement durable et au renforcement des systèmes d’enseignement et de recherche des pays concernés. Ce positionnement a deux implications importantes qui expliquent la diversité des disciplines représentées au sein du département SOC et ce que peut être leur complémentarité avec les sciences de la vie et de la terre :
    Il suppose un effort de traduction : travailler dans des sociétés non-occidentales nécessite de s’interroger sur le filtre linguistique et culturel au travers duquel sont appréhendés les objets de recherche (une éruption volcanique, la pollution, une épidémie, le chômage, une classe moyenne, etc.) et, par effet retour, sur la façon dont il en garantit l'opérabilité. Toutes les disciplines du département sont convoquées avec leurs méthodologies propres en adoptant ce point de vue décentré.
    Il suppose aussi un effort de contextualisation sur le temps long : il y a eu au cours de l'histoire plusieurs épisodes et plusieurs formes de mondialisation, dont les épicentres n'ont pas toujours été l'Occident. Comprendre les points de vue des pays du Sud sur les problématiques du développement c'est donc aussi reconnaître d'autres épisodes et d'autres formes de narrations du passé pour en comprendre les implications contemporaines : (re)découvertes de sites archéologiques, utilisations des ressources naturelles, revendications post-coloniales, affinités et inimitiés dans les relations entre Suds, etc.

     

Sciences sociales en force

Les équipes associées à ces thèmes rassemblent la grande majorité des chercheurs en sciences sociales de l’IRD. L’anthropologie, l’économie, la géographie, la démographie, la sociologie sont les disciplines les plus représentées. Le département compte également des archéologues, historiens, juristes, urbanistes, politistes, statisticiens et linguistes, auxquels viennent s’ajouter plusieurs chercheurs en sciences de l’environnement et sciences de la vie (agronomie, écologie, pédologie, hydrologie, santé, télédétection, modélisation, géomatique).

 

Contact

soc@ird.fr